Maître du jeu de Magnus : Paris-Dakhla, nouveau programme d'aventure, Xavier Delarue s'est confié auprès de Starmag afin de parler de télé-réalité, de donner son avis sur la diversité dans les médias, mais aussi d'évoquer son rôle de papa.

C'est sans détour, et avec une franchise désarmante, qu'il est revenu sans concession sur tous les sujets. L'occasion de redécouvrir celui qui a su rester dans l'actualité médiatique depuis sa participation en 2007 à Secret Story 1.

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Xavier Delarue @DR

Pourquoi il ne participe pas aux Cinquante

Est-ce qu’on t’a proposé de participer aux Cinquante ?

On m’a envoyé quelques messages mais je n’ai pas répondu. Cette émission avec des anonymes aurait été encore mieux parce que je trouve qu’on perd quelque chose d’authentique. Ils se connaissent déjà pour la plupart. Franchement c’est pas un truc qui m’a attiré même si le concept est très bien. Je crois que le nombre me fait un peu flipper. C’est beaucoup, y a trop de paramètres et plein de gens que je ne connais pas. C’est un truc à faire je pense, mais je n’y ai plus ma place et je pense qu’ils l’ont compris aussi.

Me relancer en tant que candidat, ce n’est pas quelque chose que je réfute mais ça ne fait plus partie de mes envies.

Tu as eu des mauvaises expériences en télé-réalité ?

J’ai eu une très mauvaise expérience avec L’île des Vérités. C’était la première télé à laquelle je participais avec des caméras embarquées, sept ou huit ans après Secret Story. Je me suis rendu compte que les candidats avaient compris que si tu n’étais pas devant les caméras, tu étais derrière, et si tu étais derrière t’étais mort. Du coup il fallait surenchérir à chaque fois pour être filmé et ça a rendu la télé-réalité superficielle : les embrouilles, les faux couples… mais aujourd’hui, le téléspectateur, avec les réseaux sociaux et ce qu’il se passe en dehors des caméras, n’est plus dupe.

Quand j’ai entendu Alexia Laroche-Joubert dire qu’elle pensait que la télé-réalité d’enfermement avait encore de beaux jours à vivre et qu’il faudrait en relancer, moi je suis entièrement d’accord avec elle. La télé-réalité d’enfermement permet parfois à un candidat d’oublier qu’il est filmé, et surtout, les candidats ne savent pas qui est mis en avant. C’est là la grande différence et ça change tout.

Tu n’as plus du tout aucun contact avec d’anciens camarades de télé-réalité ?

Non. Je fais mon aventure, je vis des moments avec les candidats qui sont là et ensuite je retourne à ma vie. On m’a rarement vu dans des événements avec d’autres candidats. Je les respecte tous mais je ne mélange pas ma vie. Je suis très proche de ma famille, de mes enfants. J’avais aussi des choses à régler depuis tout ce temps d’un point de vue personnel, donc non, je n’ai pas de grandes affinités. Si j’en croise un, je vais dire bonjour parce que je suis quelqu’un de poli, de respectueux. Je peux même discuter et échanger avec eux, mais ça s’arrête là.

Xavier Delarue bientôt sur TPMP ?

Tu es un véritable touche-à-tout : sportif, candidat, acteur et bientôt maître de jeu pour "Magnus : Paris-Dakhla". Si tu ne devais garder qu’un rôle, lequel choisirais-tu ?

Ahaha, c’est dur ce que tu me demandes (rires). J’ai fait du basket toute ma vie, c’est mon ADN. Le sport c’est quelque chose pour moi qui ne me lâchera jamais. D’ailleurs, je pense que je me challenge aujourd’hui parce que j’ai cette envie de me dépasser tout le temps, de me challenger. Ces deux ans d’absence ont été très longs pour moi parce que j’avais perdu le sens de l’adrénaline. J’ai connu des moments difficiles entre la perte de mon papa, mon divorce, s’organiser avec la maman de mon bébé pour que je puisse profiter de lui. J’ai retrouvé aussi mon grand garçon.

Je vis depuis trois ans une transition assez intéressante du point de vue de ma vie privée et il fallait que je me retrouve moi, que je retrouve cet ADN et cette adrénaline qui est sportive avant tout. Revenir avec Magnus : Paris-Dakhla, une émission taillée sur mesure, et en être le directeur artistique, j’y mets vraiment mes tripes. Je suis vraiment dans mon élément.

L’acting reste quelque chose que je veux faire mais il était temps pour moi, après six ans des Mystères de l’Amour, d’essayer aussi de faire autre chose. Même si on vit dans une société d’étiquette où il est difficile de passer d’un univers à un autre, je trouve que je fais partie de ceux qui enfoncent des portes de par mon parcours, ma capacité à m’adapter et surtout à être là où je me sens crédible.

Tu te verrais endosser le rôle de chroniqueur dans TPMP ?

Je ne me suis jamais posé la question d’être chroniqueur dans TPMP. J’aime l’ADN de Cyril. C’est quelqu’un qui me fait rire. Mais décrypter la télé pour moi est quelque chose de dangereux aujourd’hui. Être chroniqueur chez Cyril, c’est ne pas avoir peur de demain. Il faut avoir un avis parfois tranché et il est difficile de revenir sur ce qu’on a dit, surtout dans un monde où les réseaux vont très vites, parfois même plus vite que toi. Être chroniqueur pour Cyril, ce n’est pas quelque chose que je refuserais en soi, mais il faut trouver sa place autour de cette table là. C’est une émission qui est devenue très clivante. C’est un parti pris de venir, de s’exprimer sur des sujets très très forts. Je m’exprime rarement sur les faits de société, pourtant j’y pense.

Son avis sur l'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby

Tu penses à quoi ?

Au fait que le candidat de télé-réalité Antillais ou renois ne soit pas hyper présent dans tous les castings depuis dix ans. Il y a une place à trouver, même au niveau des acteurs. J’ai toujours milité pour que la diversité puisse exister à travers ce que j’étais en train de faire, sans le dire. Mon combat est avant tout d’être présent. Par exemple, c’est une grande fierté pour moi d’avoir participé pendant six ans aux Mystères de l’Amour. On peut être issu de la banlieue, du sport, être métis et être là. J’ai un besoin identitaire.

Tu considères donc qu’il y a un manque de diversité dans les médias Français en général

Évidemment. J’ai regardé l’ouverture de la Coupe du monde de Rugby. Il n’y a pas de problème avec l’ADN français, le savoir-faire français, la baguette, le béret. C’est cool ce qu’il a fait Jean Dujardin et tout mais on a oublié les Dom-Tom non ? Je suis Normand, j’ai retrouvé l’ADN de ma mère mais je n’ai pas retrouvé l’ADN de mon père qui est Antillais. Pourtant c’est aussi ça la France non ? La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Tahiti… les îles ne sont pas représentées sur l’ouverture de la Coupe du monde.

Je suis métis et quand j’ai regardé la télé je me suis dis : « il est où l’accra là ? Il est où le boudin noir ?(rires) Elle est où mon île ? » Je ne l’ai pas trouvée. Si tu veux présenter la France au monde entier, tu es obligé de présenter la France et ses Dom-Tom.

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Jean Dujardin lors de l'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby

Pour parler d’un autre débat, qu’est-ce qu’un candidat de télé de la première heure comme toi pense du milieu de l’influence ?

.J’ai fait très peu de placements de produits. J’étais pas hyper à l’aise de présenter un truc plus qu’un autre devant mon téléphone. Je ne suis pas rentré dedans.

Je pense qu’au départ, beaucoup n’ont pas été vraiment conseillés, ni mis au courant de ce que ça pouvait engendrer. Une fois que tout va être réglé et légiféré il n’y aura pas de problème. Ce sont des écosystèmes qui se sont mis en place autour des réseaux sociaux. Ils ont besoin d’être encadrés. Le problème par exemple de travailler à l’international c’est qu’il peut y avoir des produits qui ne sont pas forcément légaux en France. Si tu vis à Dubaï et que tu fais la promotion d'un produit non viable en France, il faut le signaler. Comme tu as une audience Française de base (parce que tu t’es fait connaître en France) tu sais pertinemment que tu es en train de vendre un produit qui n’est pas légal à des Français. On veut l’ouverture au monde tout en faisant abstraction de la différence des lois et des normes, c’est ça le problème. Mais en soit l’annonceur a toujours pris quelqu’un de connu pour faire vendre à la télé. C’est la même chose.

Il faut légiférer et faire attention à nos jeunes. On a construit une jeunesse fanatique qui parfois idolâtre tellement celui qu’il aime qu’il va faire exactement la même chose. Après, là je te parle d’un truc sain, l’escroquerie c’est encore autre chose…

"Avec Tatiana, il n'y a pas de guerre"

Toi qui est papa de Juwan depuis bientôt 22 ans et de Newt depuis 19 mois seulement, c’était pas trop dur de replonger dans les couches, les biberons, etc tant d’années après avoir déjà goûté à la paternité ?

Écoute c’est un vrai kiff. C’est un bébé qui a été tellement attendu pour Tatiana et moi. Malgré le fait qu’aujourd’hui on ne soit plus ensemble, on est heureux d’être papa et maman. J’ai la forme et ça se passe très bien. Le co-parenting se passe très bien aussi. Il n’y a pas de guerre, tout est cool. On se connaît depuis longtemps. Même si, au départ, les séparations ne sont jamais faciles pour personne, on a réussi à trouver très rapidement un terrain d’entente.

Mais même si j’adore retrouver mon rôle de papa, je ne ferai pas partie de ceux qui participeront à des émissions familiales comme Mamans & Célèbres. Après je ne sais pas si un jour Tatiana voudra le faire et ça ouvrira une discussion. J’en ai aucune idée. On a pris le parti de ne pas montrer son visage sur les réseaux. J’ai d’ailleurs tout enlevé pour revenir sur un renouveau. J’ai présenté sous forme de photo mes deux enfants parce que j’avais besoin de mettre les choses au clair. J’ai deux enfants, j’ai ma vie privée et aujourd’hui j’avance seul et avec de nouveaux projets professionnels.

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