Benoît Poelvoorde , révélé au milieu des années 90, n’est plus à présenter. C'est son interprétation de Ben, dans le film culte C’est arrivé près de chez vous, sorti en 1992, qui a lancé sa carrière et a marqué toute une génération de cinéphiles.

Après avoir longtemps joué dans des comédies plus légères, le natif de Namur, en Belgique, change de registre. Il collabore avec la réalisatrice Anne Fontaine, qui le dirige dans le biopic Coco avant Chanel, sorti en 2009, ou sinon dans Mon pire cauchemar, où il donne la réplique à Isabelle Huppert. Et il faut croire que Benoît Poelvoorde excelle dans le genre dramatique. Sa performance dans le film qui retrace la vie de la célèbre couturière française lui a valu une nomination aux Césars.

Eh oui, si l’acteur a habitué son public à jouer le trublion, parfois agaçant, face caméra, il est également capable d’incarner des personnages touchants et attachants. D’ailleurs, paradoxalement, celui qui ne veut pas d’enfants avec sa compagne a souvent joué le rôle de père à l’écran.

Cela n’est pas pour lui déplaire, bien qu’il regrette parfois l’image du papa qu’on tend à lui faire renvoyer : "Ce qui me chiffonne, c’est que l’on me donne des rôles de pères virulents", déplorait-il dans les colonnes de Paris-Match, peu après avoir tourné Profession du père, de Jean-Pierre Améris, et Deux Fils, réalisé par Félix Moati.

Benoît Poelvoorde sur le départ ?

À 58 ans, l’acteur estime avoir fait le tour de son métier et envisagerait de mettre un terme à sa carrière. Il n’attend toutefois qu’un coup de pouce du destin pour prendre sa décision. C’est du moins ce qu’il a affirmé au cours d’un entretien accordé au quotidien belge Le Soir, ce mercredi 21 juin 2023 : "Je suis arrivé à un âge où j'ai fait le tour de ce métier et on ne peut pas répéter cent fois ce qu'on a déjà fait ou alors, tu t'adaptes à refaire toujours la même mayonnaise", a-t-il confié, visiblement désabusé par l’évolution de la profession.

Et d’ajouter qu’il nourrissait un ambitieux projet depuis un an et demi, qui pourrait bien être sur le point de se concrétiser et finir de le convaincre de tirer sa révérence :

Je me suis inscrit à une bourse assez prestigieuse, plus importante que la Villa Médicis. J’ai dû rendre un gros dossier culturel et artistique pour obtenir cette bourse.

A-t-il révélé, apparemment impatient de savoir si candidature sera éligible.

Car s’il obtient une réponse favorable, la décision de Benoît Poelvoorde sera irrévocable :

Je décroche du cinéma, car je devrais consacrer tout mon temps à ce projet. C'est un travail qui sera loin de l'interprétation.

A-t-il informé, déterminé à se lancer dans cette nouvelle aventure.

S’il a préféré ne pas s’épancher sur les détails, Benoît Poelvoorde a néanmoins indiqué cette éventuelle reconversion professionnelle est l’occasion de "monter d’un niveau" et de progresser "à l’international".

Un acteur blasé ?

Ce n'est pas la première fois qu'il fait part de son désir de prendre sa retraite. En 2010, lors de la promotion du film L'autre Dumas, dont il partage l'affiche avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde évoquait déjà son retrait définitif du milieu qui l'a fait connaître du grand public :

Je persiste et signe. J'ai encore deux films à faire et après , je monte sur une crèche avec des animaux. J'arrête. Je ne veux plus jouer.

Affirmait-il dans les colonnes de L'Express.

Benoît Poelvoorde a ensuite expliqué avoir fait son temps en tant qu'acteur et qu'il se verrait à présent bien mieux en coulisses :

Croyez-moi, c'est vrai. Mais je continuerai à écrire ou à produire. Vous savez, il y a trois sortes de comédiens : ceux qui ne le seront jamais; les moyens, comme moi et les génies. Génies, je n'y arriverai pas. Mais je crois avoir fait un bon travail.

Avait-il conclu, tâchant de faire preuve d'humilité.

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