L'équipe de Potins.net est allée à la rencontre de Brune. Un privilège de pouvoir rencontrer une artiste originale et simple quelques jours avant son concert à Paris.

Potins.net : Comment est née Brune, ce nom, ce projet ?

Brune, c’était quand je suis monté à Paris. J’étais dans des groupes, je faisais des chansons mais pas sous mon nom, je pense qu’elles n’étaient pas assez bonnes et c’était le cas ! Quand ça s’est arrêté, en 2007, j’ai cherché un nom, et je crois que ce prénom m’est venu devant la glace, simplement en regardant mes cheveux. Je trouvais que ça sonnait bien, et que ça donnait l’image d’une femme forte, qui va de l’avant. »

Tu as reçu une éducation musicale classique, et très riche. C’est une dimension vivante dans ta musique ?

Mon père était violoniste, et quand j’ai dit à mes parents vouloir devenir chanteuse, ça n’a pas été simple. Pour mon père surtout, quelqu’un de strict, aller chanter n’était pas sérieux. J’allais en cachette à des répétitions (rires), et puis il a finalement accepté, il était même plutôt fier.

Je suis une ado des années 90, j’écoutais Placebo, Portishead, Massive Attack, je suis vraiment de cette époque. Ma musique est très teintée pop-rock, je ne me vois pas faire autre chose, je ne suis pas très adaptable à la mode d’aujourd’hui ! A partir de là, je sais que mon disque plaît ou pas, certains vont trouver la musique trop datée, d’autres vont aimer les références.

J’écoute encore beaucoup de classique, mais par exemple en ce moment je découvre Billy Eilish. J’aime les choses assez sombres, les sons qui peuvent mettre mal à l’aise, qui font quelque chose physiquement.  

C’est une intention qu’on ressent dans « Sombre animal », assez différent de ton album « Brune » (2010).

J’assume plus. Dans mon premier disque, il y a beaucoup de chansons, c’est plus doux. Je me suis rendu compte, sur scène notamment, que j’aimais les choses plus denses, moins légères. Et on connaît surtout Rupture Song, que j’avais écrite pour balancer le côté déjà sombre de l’album. Mais en fait elle n’est pas représentative. Sur ce premier album, Paris est une meilleure définition de ma musique et de ce que je suis, c’est quelque chose de mélancolique.

Cet album est construit sur des thèmes personnels, il y a de l’intimité, est-ce que tes origines arméniennes entrent en compte ?

On traîne dans nos gênes l’histoire de nos familles, le fait de ne pas se sentir à sa place, de se chercher. Mes origines arméniennes sont vivantes, et comme on est un peu tous dispersés, il y a des discussions récurrentes en famille, quand on se retrouve on parle souvent du passé. Ma mère voudrait que je chante en arménien, avant je rejetais quand j’étais plus jeune. Maintenant j’y pense, un jour, ça m’intéresserait de le faire !

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C’est un album personnel, pour le prochain je pense me tourner un peu plus vers les autres. Là je commence, avec La Pilule par exemple, qui parle d’un mal-être général. J’essaierai en tout cas de dévier des choses personnelles.

Quelle est, selon toi, la différence proposée par ton album, « Sombre animal » ?

Je pense que ce disque peut plaire à ceux qui aiment la pop rock, on ose plus trop en faire aujourd’hui. Pour moi je suis à l’opposé d’Angèle par exemple, ma musique s’adresse à un public plus âgé, plus musical. Moi j’aime voir de vrais musiciens sur scène, les instruments, donc mon album est pour ceux qui aiment ça aussi. Et « Sombre animal », c’est le côté sauvage, je suis plutôt très timide, donc c’est ce côté sauvage qui doit s’adapter au monde extérieur, de parfois porter des masques, mon album parle aussi de ça.

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