Depuis le milieu des années 50, les films de Roman Polanski sont devenus cultes. En effet, le réalisateur aime à mélanger les genres et à semer le trouble dans l'esprit du spectateur. Pourtant, de nombreux scandales viennent régulièrement entacher la réputation de Roman Polanski. Il y a quelques heures, Le Parisien publiait un entretien avec la journaliste Valentine Monnier. Survenue en Suisse en 1975, l'histoire qui va suivre est bouleversante

"Ce fut d'une extrême violence"

A l'époque, la journaliste débute tout juste sa dix-huitième année. Situé à Gstaad, le chalet de Roman Polanski deviendra le théâtre de ses pires cauchemars. 

Comme elle le décrit à nos confrères du Parisien, elle n'entretenait pas de rapports particuliers avec Roman Polanski.

Je n'avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel et le connaissais à peine.

Pourtant ce qu'elle a subi ensuite continuera de la hanter jusqu'à son dernier souffle

Il me frappa, roua de coups jusqu'à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes.

Et de résumer par cette phrase effrayante :

Je crus mourir.

50 ans de silence assourdissant

Dès lors, on est en droit de s'interroger.

Non pas sur la teneur de ses propos, cela sera sans nul doute le travail de professionnels. Mais plutôt sur le fait que cette histoire surgisse seulement maintenant, alors que les faits sont malheureusement proscrits. 

Choc, mises en garde et jeunesse m’ont empêchée de parler, sous-tendus par un sentiment d’impuissance

se justifie Valentine Monnier.

Ce n'est pas la première fois que des accusations aussi graves sont proférées à l'encontre Roman Polanski. Dans le courant des années 70, son viol sur une mineure de 13 ans avait défrayé la chronique.

Quant à la réputation du réalisateur en France, bien que sulfureuse, il a toujours réussi à sortir son épine du jeu médiatique de par la qualité ses œuvres cinématographiques. Valentine Monnier poursuit :

Il fallut ensuite continuer de le voir glorifié de façon récurrente par un inconditionnel cénacle d’intellectuels et d’artistes persistant à le soutenir, malgré de nombreuses autres accusations de viol, malgré les polémiques et manifestations à l’occasion des Césars et de la Cinémathèque...

Du reste, Valentine Monnier a estimé qu'elle devait parler pour encourager d'autres victimes d’atrocités de ce genre à raconter leurs propres traumatismes.

En sacralisant des coupables, on empêche d'autres de mesurer la gravité de leurs actes.

On apprend juste que son avocat a d'ores et déjà fait savoir que le réalisateur niait formellement cette nouvelle salve d’accusations glaçantes.

Est-ce que cette nouvelle affaire aura un impact sur film J'accuse ?