Qu'arrive t-il à Christine and the Queens ? Depuis la sortie de son dernier titre Damn, dis moi, la chanteuse est accusée de plagiat. En cause ? Des boucles utilisées pour composer le morceau, qui sont en réalité celles du logiciel professionnel de création et de mixage d'Apple, Logic Pro.

Une vidéo virale pour des outils "libres de droits"

Sur cette base qui n'est pas de son fait, l'artiste a donc crée son titre qui fera partie de son prochain album, Chris, prévu pour septembre 2018, suscitant au passage de nombreuses critiques. Face à cette polémique déclenchée par une vidéo accusatrice postée sur Facebook, la chanteuse n'a pas manqué de répondre que ces boucles (ou ''loops'') étaient libres de droits, une affirmation avérée qui n'a pas fait taire la controverse pour autant.

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Une véritable imposture ?

Mais dans ce cas, pourquoi le débat se poursuit-il ? L'une des raisons qui pourrait expliquer une telle déferlante de critiques vient certainement du fait que la chanteuse s'est fait connaître sur la base de sa créativité et de son goût pour l'innovation, que certains vont jusqu'à qualifier d'avant-gardisme. La voir utiliser un médium aussi commun que les samples d'un logiciel Apple pourrait donc être considéré par ses détracteurs comme de l'imposture, aux antipodes de son personnage. Ce qui justifierait que ce phénomène soit davantage déprécié chez elle que pour d'autres artistes.

La réplique de Christine and the Queens : Pourquoi pas elle ?

Mais Héloïse Letissier, qui se fait désormais appeler Chris, a son avis sur la question. Loin de fuir le débat, l'interprète de Saint Claude a tenu à s'exprimer dans les colonnes de L'Obs. La jeune femme de trente ans ne cautionne pas le blâme qui lui est adressé. Au cours de l'interview accordée à l'hebdomadaire, dont l'intégralité paraîtra prochainement, elle confie son agacement :

Je n’ai pas plagié, j’ ai samplé une boucle libre de droits, sur laquelle j’ ai ajouté des paroles, la mélodie de chant, les arrangements. C’est une technique de création comme une autre.

A t-elle expliqué, arguant que la plupart des hits d'aujourd'hui sont fabriqués de la même manière :

95% des raps d’ aujourd’hui empruntent des chansons connues. Au moins trois morceaux de Rihanna sont bâtis à base de boucles issues de ces logiciels.

Mais alors, quelle serait selon elle, la source de ces critiques ? Chris déplore une onde de sexisme :

Je déplore qu’on en soit encore là en France. On se permet de douter que je puisse être auteur et producteur parce que je suis une femme.

Quoi qu'il en soit, le procédé n'a pas fini de faire débat.