Les comètes, les étoiles, c’est quelque chose que Seemone voulait aller voir, petite, quand elle voulait être astronaute. Révélée avec Tous les deux, la jeune chanteuse en est peut-être une nouvelle, d’étoile, et déjà brillante.

« Une révélation », « une grande voix », ces termes ont fusé lors de la finale de Destination Eurovision 2019, « perdue » face à Bilal Hassani. Une deuxième place, mais surtout une entrée fracassante dans le monde de la chanson française. Si elle ne représentera pas la France cette fois-ci lors de l’Eurovision, elle a déjà conquis un très large public et imposé sa voix.

Amour, simplicité, et une voix unique

A 21 ans, la jeune femme parle comme elle chante, avec intensité, passion, et détermination. Il faut savoir que Seemone, née Léa, n’est autre que la fille de Marc Simoncini, entrepreneur de renom et fondateur de Meetic, entre autres grands succès. Si cette filiation est sans doute un confort, c’est aussi une exigence, celle d’y aller à fond.

Seemone, c’est donc aussi une histoire de famille, un nom, et un thème : l’amour. Plutôt que d’organiser comme son père des rencontres amoureuses, l’amour, elle va le chanter. Sa chanson Tous les deux est un hommage, une déclaration intime et pudique. 2min53 de tendresse que chante sa voix unique, simplement accompagnée d’un piano. Le jury et le public du concours ne se sont pas trompés en la portant si haut dans la compétition, en reconnaissant un morceau piano-voix très réussi. Nous avons pu la rencontrer pour découvrir un peu plus qui est Seemone.

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Une chanson, Tous les deux, et une grande performance en finale de Destination Eurovision. Comment était ce moment, comment te sens-tu depuis ?

J’ai tellement appris, tellement reçu d’amour, que je ne peux qu’aller bien aujourd’hui ! Ça m’a donné une telle énergie pour la suite, je pensais avoir tout donné pour en arriver là, c’était ma première salle, et ça m’a fait l’effet d’un trampoline, un trop-plein de bonheur (rires).

J’étais juste comblée, je ne savais pas quoi dire, les commentaires étaient positifs, constructifs. J’ai aimé qu’André Manoukian affiche sa préférence pour moi, ça m’a touché, recevoir tout ça, c’était vraiment inespéré.

Comment es-tu venue à la musique ? Était-ce un rêve, une vocation, une décision ?

Je n’ai pas vraiment pris la décision, le métier est venu à moi, à cause de ma voix. Je voulais faire du cinéma, je prenais des cours de théâtre, et j’étudiais au cours Florent. Un jour on m’a dit « pour mieux jouer, tu vas devoir apprendre à poser ta voix. » J’ai alors pris des cours de chant avec Fabrice Mantegna, et rapidement on s’est mis à travailler ensemble, avec Alexandre Marzaguil, pour monter un projet. Donc ça m’est un peu tombé dessus, parce que je n’imaginais pas arriver à un résultat avec la voix que j’avais.

Tu t’es donc découverte musicalement à ce moment ?

Oui, je n’avais pas d’univers musical particulier .J’ai toujours été attirée par les grandes voix, des voix de femmes plutôt graves, je pense qu’il y avait un sentiment d’identification. Nina Simone, Adèle, Amy Winehouse, elles me fascinaient. Ma découverte est venue par mon travail sur ma voix, en découvrant qu’il pouvait y avoir une musicalité.

Tous les deux est une première chanson, à la fois simple et puissante, avec beaucoup de sincérité.

Je considère « Tous les deux » comme ma véritable première chanson, puisque je n’avais pas écrit « Nightbird », qui était plutôt ma première expérience. J’ai écrit le texte, j’ai pensé cette chanson, sa mélodie. Il était essentiel de parler de quelque chose qui me tenait à cœur. C’est arrivé au moment de ma vie où je passais de la jeune fille à la jeune femme, et j’ai écrit des phrases qui me venaient naturellement. Fabrice m’a beaucoup aidé, mes premiers mots étaient maladroits, mais il a été intéressé par cette maladresse et a voulu la travailler pour en faire quelque chose de touchant. Je pense que la force de cette chanson est de ne pas se cacher, d’être simple.  

Seemone, c'est une voix très particulière, que tu as du découvrir puis travailler.  

J’ai su tard quelle était ma vraie voix, j’ai toujours parlé avec une autre voix. Pendant une opération pour retirer des nodules de mes cordes vocales, le chirurgien a découvert sur le moment qu’une de mes cordes vocales étaient fendues, ce qu’on ne peut pas voir avec une radiographie. Une malformation que j’avais en fait depuis toujours !

Cette fragilité est ma force, je pourrais changer de voix et utiliser quelque chose de plus « portable ». Mais j’ai fait le choix de parler et chanter avec ma propre voix. C’est une sincérité.

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C’est la clé du succès, être soi-même jusqu’au bout, ne pas se cacher ?

Oui, j’adore Blanche Gardin par exemple, elle a tout compris ! Je suis fascinée, cette femme est un génie, elle a l’intelligence de parler de ses faiblesses pour en faire quelque chose, et c’est pour ça que les gens sont touchés. Ma faiblesse est, matériellement parlant, ma voix, et les gens l’entendent. Je refuse de me cacher, d’entrer dans un monde où il faut être beau et pas vrai, je préfère chanter faux et faire pleurer les gens. J’aime les voix, les mots, aujourd’hui j’aime beaucoup des artistes comme Orelsan , Eddy de Preto, Angèle.

En ce moment tu travailles sur ton premier album ?

Oui, il est en cours fabrication ! Il sera dans la couleur de « Tous les deux », ce ne sera pas que piano et voix, mais ça parlera d’amour, tout le temps. Tous mes textes, ce n’est que de l’amour ! Sous toutes ses formes, une femme croisée dans le métro, l’amour de mes proches, de ma famille, toutes ces émotions.

Je suis en train d’apprendre trois métiers en même temps, je veux composer, écrire et chanter mes chansons, ce n’est pas simple. C'est beaucoup de travail, et de temps. Je préfère refaire huit fois la chanson s'il le faut. Ça fait cinq ans que je touche au monde de la musique, j’ai 21 ans et beaucoup de choses à apprendre, et c’est pour le mieux !

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