Nguyen Huong Giang s'est imposée face à ses 26 concurrentes venues de France, de Mongolie ou encore du Mexique lors de ce concours de beauté créé en 2004 et qui se déroule dans la station balnéaire thaïlandaise de Pattaya.

Encore peu de personnes transgenres

"Soyez spéciales, soyez fortes... Rome n'a pas été construite en un jour, cela prend du temps... Notre véritable identité est une chance", a déclaré sur scène la Thaïlandaise Treechada Petcharat, gagnante du concours en 2004.

Pour les candidates interrogées en coulisses par l'AFP, ce concours est une façon de militer pour leur reconnaissance.

 (credit photo AFP) L'Indienne Nitasha Biswas se prépare au concours de beauté transgenre "Miss International Queen", le 9 mars 2018 à Pattaya, en Thaïlande
(credit photo AFP) L'Indienne Nitasha Biswas se prépare au concours de beauté transgenre "Miss International Queen", le 9 mars 2018 à Pattaya, en Thaïlande

"C'est ma première expérience internationale d'un concours de beauté qui offre une telle visibilité à toutes mes soeurs transgenre à travers le monde", s'est félicitée Nitasha Biswas, venue d'Inde.

La Thaïlande, connue pour sa libéralité envers les transgenres et ses opérations de changement de sexe, offre un contraste avec des pays voisins aux moeurs plus conservatrices comme la Birmanie ou le Vietnam.

"La Birmanie est encore un pays en développement donc il y a encore peu de personnes transgenre", explique Juana Paing, la candidate birmane. Récemment le premier festival LGBT a été organisé à Rangoun, la capitale économique birmane.

Mais derrière une libéralité apparente, la Thaïlande reste conservatrice et les transgenres et transsexuels peinent à trouver un emploi stable en dehors de l’industrie du sexe et du divertissement.

 (credit photo AFP) L'Indienne Nitasha Biswas se prépare au concours de beauté transgenre "Miss International Queen", le 9 mars 2018 à Pattaya, en Thaïlande
(credit photo AFP) La Japonaise Yuko ajuste son maquillage avant le concours de beauté transgenre "Miss International Queen", le 9 mars 2018 à Pattaya, en Thaïlande

Considérée comme une maladie mentale

Jusqu'en 2012, la transsexualité était considérée comme une maladie mentale par l'armée. Et le changement de genre n'est toujours pas reconnu légalement, le sexe d'origine restant celui indiqué dans le passeport.

Joe Wong, responsable en Thaïlande de l'association Asia Pacific Transgender Network (APTN), qui défend les droits des LGBT, salue l'existence du concours "Miss Queen International" comme "un moyen puissant de montrer les défis, talents et espoirs des trans", au-delà des paillettes.

La Thaïlande est réputée pour la visibilité de ses transsexuels et son industrie des opérations de changement de sexe. Mais ici comme ailleurs en Asie-Pacifique, région qui compterait plus de neuf millions de personnes transgenres selon des estimations de l'ONU, l'accompagnement des patients transsexuels sur le long terme est négligé.

Les hormones s'achètent sur internet ou dans des pharmacies peu regardantes, avec en guise de conseillers en posologie les amis et forums de discussion sur internet. Les associations comme l'APTN pointent du doigt l'absence de prise en charge de ce sujet de santé publique.