"Il pensait qu'il était le roi du monde et qu'il pouvait m'humilier sans répercussions", affirme Susan Braudy dans un entretien à la chaîne NBC.

Susan Braudy accuse Michael Douglas d'avoir eu avec elle des conversations sexuellement chargées fréquentes pendant les trois ans au cours desquels elle a travaillé dans sa maison de production.

Celle qui est ensuite devenue écrivaine et journaliste dit que le comportement abusif de l'acteur a culminé en 1989 lors d'une séance de travail dans son appartement :

Il s'est glissé sur le sol, a défait sa ceinture, mis sa main dans son pantalon (...). Puis il a commencé à se caresser.

Elle ajoute avoir été "très effrayée".

L'auteure nommée pour un prestigieux prix Pullitzer affirme qu'elle s'est confiée à plusieurs amis, qui l'ont vivement incitée à ne rien dire :

Les gens avaient peur pour moi.

Michael Douglas répond

Michael Douglas, 73 ans, a gagné un Oscar de meilleur acteur en 1988 pour son célèbre rôle de trader sans scrupules dans "Wall Street". Le fils du légendaire Kirk Douglas a également reçu un Oscar pour avoir produit "Vol au-dessus d'un nid de coucou".

Il a répondu aux allégations de Susan Braudy dans la revue spécialisée The Hollywood Reporter, qualifiant ses accusations d'"invention complète".

Dès le mois dernier l'interprète de "Ma vie avec Liberace", qui lui a valu un Golden Globe il y a quatre ans, avait lancé une défense préemptive face à des allégations qu'il pressentait en déclarant au site internet Deadline :

Jen'arrive pas à croire que quelqu'un causerait à quelqu'un d'autre tant de peine (...). Elle est peut-être aigrie que sa carrière ne se soit pas déroulée comme elle le souhaitait.

Il assure que Susan Braudy ne s'est jamais plainte, ce que son ex-collaboratrice nie, mais elle reconnaît n'avoir pas été voir la police parce qu'elle ne réalisait pas à l'époque que ce comportement pouvait être considéré comme criminel.

Parallèlement, le syndicat des producteurs d'Hollywood (PGA) a publié vendredi de nouvelles lignes directrices envoyées à ses quelque 8.200 membres, pour lutter contre le fléau du harcèlement sexuel.

"Les producteurs possèdent l'autorité sur et en dehors des plateaux de tournage et peuvent donner un exemple clé pour créer et maintenir un environnement de respect mutuel", affirme le PGA dans un communiqué.

Le syndicat détaille notamment différentes formes de harcèlement comme le chantage "faveur sexuelle contre travail" ou "l'environnement de travail hostile", à savoir "les commentaires ou la conduite créant un environnement intimidant, agressif, blessant".

Ces directives très exhaustives précisent que "des étreintes, des bises ou un contact physique informel ne relèvent pas forcément du harcèlement" mais qu'"avoir des sentiments pour la personne n'est pas une excuse si ces marques d'affection ne sont pas souhaitées".