Catherine Deneuve n'en a pas fini avec ses détracteurs. L'actrice française a souhaité revenir sur la tribune controversée en faveur de la "liberté d'importuner", parue dans Le Monde en janvier dernier. Les propos tenus par l'icône du septième art français avaient alors fait polémique, prônant une « liberté » de flirter et s'opposant aux frontières du harcèlement sexuel telles que définies par le féminisme, faisant au passage bondir une partie de la profession, et les féministes du monde entier.

L'actrice s'excuse mais campe sur ses positions

Taxée de rétrograde par de nombreuses personnalités, l'interprète de Peau d'âne s'est à nouveau exprimée dans les pages d'Harper's Bazaar sur la question de la séduction et de ses limites. Mais si elle pensait expliciter sa vision des rapports entre hommes et femmes, se rangeant du côté des victimes qu'elle « salue fraternellement » et qui depuis l'affaire Weinstein, dénoncent plus aisément leurs agresseurs, en particulier dans les métiers du cinéma, Catherine Deneuve ne fait toujours pas l'unanimité.

Car l'actrice, muse de Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort), a bien l'intention d'assumer ses dires. Lorsqu'on l'accuse de ne pas prendre le parti des femmes, la comédienne tient à rappeler qu'elle a "Toujours été du côté des femmes". Mais elle maintient qu'il existe une frontière « floue » entre le pouvoir et la séduction :

Le désir est au cœur de nombreuses professions créatives, comme le cinéma, la musique et la photographie de mode. Le défi est de connaître les limites et de comprendre la différence entre flirter et aller trop loin.

Catherine Deneuve demande qu'un "code de conduite" soit établi

Et pour l'expression "aller trop loin", Catherine Deneuve demande que des précisions soient apportées via la mise en place d'un "code de conduite" par les entreprises qui relèvent du domaine artistique qu'elle évoque. Elle détaille qu'aux prémices d'une carrière, le physique féminin "attire l’œil" et prévaut souvent sur le talent. Selon elle, la prévention doit débuter dès le plus jeune âge, "dans les écoles". Il faut apprendre aux "garçons" à ne pas être "trop insistants" avec les filles, car "c'est vraiment une question d'éducation."

Ses excuses appuyées aux victimes d'"actes odieux"

Concernant les victimes d'agressions, celle qui a tenu le rôle d'une jeune schizophrène rendue misandre par les hommes de son entourage dans le film Répulsion (1965) de Roman Polanski, tient à leur adresser des excuses :

Je salue fraternellement toutes les victimes d'actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune parue dans Le Monde, c'est à elles et à elles seules que je présente mes excuses.

A t-elle déclaré, sans préciser ce qu'elle entend par "actes odieux". Elle ne manquera pas cependant d'insister sur la cible de ses « excuses ».

Des premières réactions à sa demande de "précisions"

La Césarisée a déjà reçu une première réponse sur Twitter à sa demande d'un "code de conduite".

Le débat ne risque pas de s'estomper de sitôt.