Incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, Salah Abdeslam, le dernier membre présumé en vie du commando des attentats du 13 novembre, ne devait sans doute pas s'attendre à recevoir un courrier de Dieudonné. Et pourtant, selon les informations de nos confrères du Parisien, le polémiste lui a adressé une lettre au mois d'octobre dernier dans laquelle il déclare notamment :

Ce qui nous intéresse, c'est de comprendre votre état d'esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir.

Ainsi, Dieudonné explique vouloir rencontrer Salah Abdeslam afin de recueillir son témoignage dans le cadre d'un ouvrage intitulé Comment arrêter les attentats en France ? dont il est l'un des coauteurs.

Dieudonné écrit également dans sa lettre :

La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement. C’est en tout cas comme ça que nous le comprenons. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde.

Pour appuyer sa demande, le polémiste rappelle à Salah Abdeslam qu'il a lui-même été condamné pour apologie d’acte de terrorisme après les attentats de Charlie Hebdo. A l'époque, il avait déclaré : Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly.

"Il y a une volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes"

Cette demande n'a pas manqué de faire réagir plusieurs victimes des attentats du 13 novembre. Leur avocat a ainsi estimé que "l'humoriste présente le terroriste comme une victime de la société en état de légitime défense". Ce-dernier a tenu à se défendre via le biais de son avocat, Me Jacques Verdier. Celui-ci assure qu'"il ne s'agit pas du tout d'une provocation ni d'une quelconque sympathie pour le terrorisme".

Et d'ajouter :

Il y a une volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes. C'est un travail de construction que M. Dieudonné effectue avec deux psychothérapeutes.

Des arguments qui n'ont pas été suffisants pour convaincre par le juge d'instruction qui a refusé la demande de Dieudonné.