S'insurgeant du traitement qu'il reçoit dans un tweet posté hier depuis sa cellule de Fleury-Mérogis, le rappeur Booba, incarcéré depuis le 3 août dernier est un détenu particulièrement connecté. Son avocat s'est exprimé sur les circonstances de l'envoi de ce message, pointant l'humour « décalé et percutant » de son client.

Emprisonnés séparément

La rixe filmée entre les rappeurs Kaaris et Booba à l'aéroport d'Orly Ouest le 1er août dernier a fait couler beaucoup d'encre.  Incarcérés jusqu'à leur jugement, qui aura lieu le 6 septembre prochain, à la prison de Fresnes pour l'un et la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis pour l'autre, les deux artistes continuent de faire parler d'eux.

Après les photos de Kaaris, le tweet de Booba

Après les photos de Kaaris prises dans sa cellule avec un smartphone et relayées par la presse, c'est au tour de Booba de donner signe de vie. Dans la matinée de mardi, celui qui se fait appeler le « duc de Boulogne » a posté une remarque polémique sur son compte Twitter, ironisant sur sa peine de détention provisoire et celle qu'il risque, qu'il estime disproportionnées :

 

Ecrit-il, en faisant référence au cas d'Alexandre Benalla et à celui des prêtres pédophiles qui font l'actualité.

Son avocat précise que Booba a tweeté légalement

Contacté par Europe 1, son avocat Maître Yann Le bras a tenu à justifier la possibilité pour son client d'envoyer ce message. Il évoque pour cela une méthode tout à fait légale, qu'il assure être celle qu'a employé Booba pour tweeter : Le téléphone.

Mais à défaut d'un cellulaire, Me Le Bras certifie que le rappeur a dicté ce texte à sa manageuse, contactée par cabine téléphonique depuis la prison, un droit qu'il possède depuis lundi.

Une dénonciation révélatrice d'une injustice ?

Pour l'avocat, ce brin d'humour qui « lui ressemble » met en valeur la « hiérarchie des gravités », dénonçant le fait qu'il puisse se retrouver incarcéré dans les mêmes conditions et risque une peine aussi élevée que pour des faits plus sérieux.

Jugés le 6 septembre, ils encourent jusqu'à dix ans de prison

Booba et Kaaris comparaîtront au tribunal de Créteil pour y être jugés le 6 septembre prochain. Les deux rappeurs sont accusés de violences aggravées et vols en réunion avec destruction dans un lieu d'accès aux transports collectifs. Des faits qui en France sont  passibles de dix ans de prison.